île de cubadak - padang
bukkinttinggi - padang - île de cubadak
Lever de soleil à Bukittinggi
Pour la fin de notre voyage, nous nous sommes fait plaisir en séjournant sur l’île de Cubadak à 3h30 de Bukittinggi via Padang. Nous sommes pour la première fois de ce voyage au bord de l’océan (Indien). L’île est un véritable paradis où tout est parfait : eau chaude, cocotiers, bungalow en duplex face à la mer, calme absolu car seulement 14 bungalows.
Les deux couples de propriétaires( français et italiens) nous réservent un accueil extraordinaire, l’ambiance est très décontractée, on se croirait en famille, à la maison. Tout les « invités » sont réunis autour de la même table pour partager les repas exquis (langouste, gambas, poissons grilles, spécialités italiennes très fines, fruits de la passion énormissimes...). Tres convivial pour nous qui d'habitude détestons les groupes, comme quoi il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !
lac maninjau - bukkitinggi
Après avoir profite de la beauté et de la sérénité des lieux, nous repartons le matin aux aurores. Nous stoppons un bus sur la route principale. Il est bondé et nous allons devoir refaire le trajet inverse et nous retaper les 44 virages... debouts ! Qu’à cela ne tienne ! Il est très tôt, les locaux ont froid (nous on transpire déjà) et donc toutes les vitres sont fermées... et comme de coutume tout le monde clope kretek sur kretek. Séance d’abdos à chaque virage, cramponnés à ce que l’on peut. Mais le plus corsé dans l’histoire, c’est que nous avons affaire à un chauffeur complètement taré qui n’a qu’une seule chose en tête : arriver le plus vite possible à destination. Quant aux passagers, il s’en fout éperdument, il s’en bat les coucougnettes des gerbettes qui fusent de toute part dans les sacs plastiques tout autour de nous. Après la grimpette express des 44 virages, il va s’en donner à cœur joie dans la descente enchaînant virage sur virage à un rythme endiablé. Il roule tellement vite qu’il nous est impossible de regarder la route qui défile devant nous et qu’il vaut mieux se résoudre à regarder en arrière les gens la tête dans leur sac à gerbe. Les pancakes que nous avons ingurgités ce matin commencent à remonter à la surface. Un petit stop à la mosquée de 5 minutes et nous voilà repartis sur les chapeaux de roues après une bonne main aux fesses pour nous expédier au plus vite à l’intérieur du bus. Le parcours aller qui nous avait pris 1H30, nous prendra seulement 1H15 (pause comprise). Un grand bravo à ce pilote hors pair pour son extraordinaire exploit… honte à ce taré qui a mis notre vie et celles des autres passagers en danger à chaque tour de roue. Nous qui aujourd’hui n’avons pas une minute à perdre, vu le programme chargé qui nous attend, nous avons été plus que servi. Dans ces moments là, on se demande si on aurait pas mieux fait de réserver un séjour « All inclusive » en république Dominicaine…( !!!)
A peine nos bagages déposés à l’hôtel à Bukittinggi (900 m d’altitude), nous faisons un petit tour de ville en passant par Jam Gadang , la « Big Ben de la ville (1920), puis le marché.
Jam Gadang et marché de Bukittinggi
Nous louons ensuite une voiture et les services d’un guide pour visiter la région de Bukittinggi et ses villages Minangkabau à l’architecture si particulière, notamment le village de Belimbing mais surtout celui de Rao Rao : très grandes maisons en bois datant de 300 ans, aux toits comportant plusieurs pointes érigées vers le ciel. Le régime matriarcal est de rigueur (ce sont les femmes qui ont les pleins pouvoirs), il y a autant de chambres que de filles mariées, le mari intègre la belle-famille sitôt la cérémonie du mariage terminée et n’a la possibilité d’apporter avec lui qu’une seule valise. Le mariage est souvent arrangé. Nous avons même eu la chance de pénétrer à l’intérieur d’une de ces demeures et de mieux comprendre ainsi leur façon de vivre où les règles et les principes qui y sont instaurés nous paraissent être d’un autre temps. Les villageois sont d’une extrême gentillesse et l’on nous a même demandé à maintes reprises de signer des autographes … incroyable !
Maisons dans la campagne du pays Minangkabau
Femme et enfant Minangkabau...
...au village...
... de Rao Rao
Très belle campagne, et que de senteurs entre les canneliers, les caféiers, le cacao et les énormes avocats qu'on nous offre et que nous mangeons sous l'arbre, un vrai délice.
Fleurs de caféiers - Cabosses de cacaoyer - Fèves de cacao
D’autres merveilles architecturales jalonnent notre parcours tel le « Queen’s palace » et autres demeures dans les villages environnants
Armen, notre guide est super sympa tout comme le chauffeur Rosi. Ils ont beau être musulmans tous les 2 , les blagues de cul fusent et les éclats de rire aussi ! Repas gargantuesque au bord des rizières comprenant une douzaine de plats, nos préférés ont été le rendang de buffle (noix de coco et épices) ou encore la salade de feuilles et de fleurs de papaye au piment et coco. Vue magnifique sur les volcans dont le Merapi qui culmine à 2891 m. Une journée mémorable.
Chasseur et son chien - Petite exploitation de café - Festin
Bukittinggi - lac maninjau
Peu après le lever du jour, nous entrons en pays Minangkabau (les mosquées réapparaissent en masse) et nous aurons la chance et le privilège de franchir l’équateur (à Bonjol) avant d’atteindre Bukittinggi à 9H du matin.
Hélas, ce n’est pas notre destination finale. Nous grimpons illico presto dans un autre bus pour 1H30 de trajet supplémentaire, direction le lac Maninjau. Et comme nous gardons toujours le meilleur pour la fin, nous finissons par une descente vertigineuse dans l’immense cratère en se faisant bringuebaler de toutes parts dans les 44 virages successifs en épingle à cheveux qui mènent 600 m plus bas au fameux lac ( 136 km²). Pour couronner le tout, le bus nous dépose bien à Bayur, localité où se trouve notre losmen, mais à 2 KM de ce dernier ! Il est déjà 11 H du mat’, rien dans le ventre, les sacs à dos pèsent 3 tonnes, on n’a pas dormi, mais le paysages autour de nous sont tellement sublimes que nous sommes vite requinqués et transformons cette marche forcée en une véritable balade bucolique où l’on s’en donne à cœur joie pour prendre des photos et discuter avec les locaux qui nous interpellent sans cesse… adorables. Ca y est, notre losmen est en vue, nous quittons la petite route bitumée, encore quelques centaines de mètres sur un sentier casse-gueule au beau milieu des rizières et nous voici enfin arrivés à destination ! Il est midi, l’accueil est des plus chaleureux et notre coquet bungalow avec vue imprenable sur le lac nous attend pour une superbe sièste bien méritée, non sans nous être au préalable rassasiés de cette délicieuse cuisine indonésienne. Le lac volcanique de Maninjau est entouré d'une végétation plus tropicale que celle du lac Toba et les mosquées disséminées dans les cocotiers et les rizières remplacent ici les églises.
Petite mosquée
A la recherche de notre guesthouse au milieu des rizières
Vue de la terrasse de notre guesthouse
lac toba - bukittinggi
Journée glandouille au bord du lac pour contempler la beauté et la sérénité du lieu jusqu’à 17 H où nous quittons Parapat pour nous rendre à Bukittinggi par la « Trans Sumatran Highway » que les locaux surnomment de façon très imagée la « chicken road » ou la « vomit road »… tout un programme. 600 KM de route étroite et sinueuse à travers la montagne (pas une seule portion de ligne droite), bref une route de campagne ! Impossible de fermer l’œil et ça va durée ainsi 16 h. Le seul moment où nous avons pu nous assoupir aura été très bref, car à 2 H du mat’, tous les hommes ont dû descendre du bus afin de l’alléger pour qu’il puisse grimper une pente très raide de terre battue (heureusement qu’il n’a pas plu à cet endroit). Il nous a fallu marcher dans la nuit noire où seule la lumière des téléphones portables balisait le chemin semé d’embûches. Le parcours est aussi agrémenté de nombreux stops style arrêt pipi, pause resto mais aussi « stop prière à la mosquée »… Tout est fait pour nous maintenir éveillé le long de ce parcours éreintant : musique à fond la caisse, chasse aux blattes, fuites d’eau par le toit, fumée de cigarette en continu, clim à fond… un pur bonheur…
Dernière journée à Tuk-Tuk
03h00 du mat '- arrêt pipi - déjà 10 H de trajet... plus que 6 H...
île de samosir (lac toba)
Au petit matin, vue de notre terrasse
Nénuphars
Aujourd’hui, le temps est splendide et c’est tant mieux car nous avons décidé de louer une moto à la découverte de l’île de Samosir, après avoir attentivement écouté les conseils du petit monsieur qui nous la loue : « Soyez prudents car ici il n’y a pas d’assurances et surtout rentrez vivants et avant la nuit ! », trop mignon…
La petite route étroite et sinueuse longe les bords du lac et révèle des panoramas somptueux à chaque virage. Les longs toits pointus des maisons Bataks et des petites églises émergent de la végétation (caféiers, canneliers, girofliers…) avec en toile de fond le lac et les hautes parois du cratère l’encerclant. De nombreuses tombes traditionnelles comportant plusieurs étages (dont le dernier représente une mini maison Batak) sont disséminées dans les champs et les rizières et jalonnent notre parcours. Nous nous immiscerons dans deux grands et superbes villages et échangerons même quelques mots avec leurs habitants. Fantastique. L’île dégage une atmosphère magique, très sereine, les gens sont hyper chaleureux et les paysages d’une beauté incroyable.
Village Batak
De retour de l'école
Les Bataks sont en majorité protestants
Ici, on roule à gauche et il faut sans cesse se le rappeler après chaque arrêt au moment de reprendre la route. Mais après un demi-tour, juste avant d’arriver à notre losmen (guesthouse) , le naturel est revenu au galop et nous sommes tout bonnement repartis en roulant à droite jusqu’au moment ou en plein virage nous nous sommes retrouvés nez à nez avec une autre moto… ouf, on l’a évité de justesse. Heureusement que nous n’avons pas croisé une voiture ou un camion !
berastagi - lac toba
Ce matin, la vue sur les volcans est fantastique, on voit les fumeroles qui s’en dégagent.
Nous commençons dès 8H notre périple en voiture avec chauffeur qui nous amènera en fin d’après-midi au lac Toba plus au sud. Débutons par la visite des villages Karo de Peceren, Lingga et Dokan. L’accueil y est des plus chaleureux, les maisons sont splendides et très anciennes.
Village...
...de...
...Peceren
Village...
...de...
...Lingga
Intérieur des maisons
Village...
...de...
...Dokan
A mi-parcours, nous découvrons l’extrémité nord du lac Toba et la cascade de Sipiso-Piso et sa chute de 120 m. Nous traversons des paysages agricoles où tout semble pousser comme par magie. Il est vrai qu’ici les plants ne manquent pas d’eau vues les trombes qui s’abattent chaque jour sur la région.
Cascade de Sipiso-Piso
La visite de Rumah Bolon, un ensemble de bâtiments bien conservés marque notre entrée en pays Batak.
Rumah Bolon
7 H de route et nous voilà arrivés à Parapat, jolie petite ville au bord du lac Toba et port d’embarquement pour l’île de Samosir.
Port de Parapat
Le lac Toba est le plus grand lac au monde (1700 km ²) à être situé à l’intérieur d’un gigantesque cratère de volcan qui s’est effondré sur lui-même il y a plus de 30 000 ans. Nous sommes ici en pays Batak et nous en profitons pour loger dans un bungalow s’inspirant de l’architecture traditionnelle, dans le petit village de Tuk-Tuk, avec vue imprenable sur le lac. La temperature est ici plus supportable car nous sommes legerement en altitude.
Notre bungalow Batak.
bukit lawang - berastagi
Après la visite du village de Bukit Lawang et de ses ponts suspendus sur la rivière Bohorok, retour à la gare routière où un bus encore plus destroy qu’à l’aller nous attend. Il est vide et surtout il lui manque une roue. Au bout d’une demi-heure la voilà qui arrive roulée par le chauffeur et son rabatteur.
Rivière...
...Bohorok à ...
...Bukit Lawang
Ecolières à l'arrêt de bus de Bukit Lawang
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Après sa mise en place avec des outils d’une autre époque, nous pouvons retourner sur Medan. Et après 3 H passées au fond du bus, où à chaque virage nos pieds risquaient de se faire écraser par de gros paniers de bananes, nous reprenons aussitôt un minibus vers le sud pour à nouveau 2 H de route jusqu’à Berastagi, une station d’altitude (1300 m) érigée du temps de la colonisation hollandaise (de 1799 à 1945).
La ville en elle-même n’offre que peu d’intérêt, hormis les vues imprenables sur les volcans Gunung Sibayak (2094 m) et Gunung Sinabung (2450 m), c’est surtout le point de départ idéal pour visiter les villages Karo disséminés dans les collines environnantes qui sont au programme pour le lendemain.
kuala lumpur - medan - bukit lawang
Après une bonne nuit réparatrice, nous nous envolons à 7 h du mat’ pour Medan (capitale de Sumatra) en Indonésie sur Air Asia classée meilleure compagnie low-cost du monde. Prix imbattables : 1 H de vol pour 10 euros.
A notre arrivée à Sumatra ( île ayant la même superficie que la France ), il fait aussi chaud qu’à Kuala Lumpur : 36 ° C. On sent l’humidité ambiante et surtout l’odeur des Kreteks (cigarettes aux clous de girofle ayant un filtre sucré) que les Indonésiens clopent sans modération. Les premiers contacts sont hyper sympas. La police et les douanes pourraient en prendre exemple chez nous, on a même failli en oublier nos gros sacs à dos sur le tapis bagages ! On saute dans un taxi pour la gare routière de Medan où nous attend un bus complètement destroy à destination de Bukit Lawang. Un petit groupe de 4 nanas – loin d’être farouche – nous prend en main et ne nous lâchera plus la grappe jusqu’à destination. Dans le bus, c’est la discothèque ambulante, musique à fond la caisse, karaoké, les basses sont si fortes que nos sièges vibrent à mort. Les femmes voilées - habillées de façon plutôt stricte - en côtoient d’autres plutôt parées pour un concours de t-shirts mouillés. Les mecs quant à eux fument kretek sur kretek. Ambiance bon enfant durant ces 3 H de route jonchée de cratères où à chaque évitement, on a l’impression que le bus va chavirer. Les paysages sont superbes, nous franchissons de nombreux torrents marrons sur des ponts qui n’inspirent pas trop confiance. Routes étroites et sinueuses à travers d’immenses plantations de palmiers dont les grappes de fruits serviront à faire l’huile de palme.
Nous voici à Bukit Lawang et nos 4 nanas du départ vont nous accompagner en moto (entre le side et la carriole) jusqu’au centre du village et nous mitrailler de photos à notre arrivée, c’est tellement exotique les Européens… Enfin libres, nous remontons une rivière tumultueuse par un petit sentier pittoresque en nous enfonçant de plus en plus dans la jungle exubérante. Nous croisons sans cesse des locaux qui nous saluent d’un « hello mister ! » avec de grands sourires. L’accueil est des plus chaleureux. Nous logeons ce soir au Jungle Inn, un endroit bourré de charme : une immense chambre meublée dans le style local, une grande terrasse dominant la rivière d’où l’on apercevoit même les orangs-outangs, et surtout une salle de bain ouverte sur la jungle. Quel bonheur d’être assis sur le trône devant cette vue extraordinaire sur ce gigantesque mur végétal bercé par le bruit de la rivière et la cacophonie des insectes. Pour notre premier repas de la journée, nous renouons avec la délicieuse cuisine indonésienne avec de succulentes brochettes de poulet sauce satay (lait de coco, cacahuètes, ail, piment et gingembre), une vraie tuerie.
Notre guesthouse
Nous sommes à l’entrée du parc national du Gunung Leuser, le seul endroit avec Bornéo où l’on peut rencontrer des Orangs-outangs. Le parc en compte plus de 5000 dont 200 d’entre-eux ayant vécu en captivité, on peu à peu été réintroduits dans la jungle après avoir été rééduqués à la vie sauvage. Chacun porte un nom et certains ont encore besoin d’un complément alimentaire, c’est pourquoi à 15 H, nous nous rendons en compagnie de cinq rangers dans le parc après une traversée mémorable en barque des rapides de la rivière Bohorok. Le soleil tape très fort, la chaleur est étouffante mais nous devons gravir de très hautes marches et emprunter un sentier boueux pour arriver à l’endroit où 2 fois par jour, les rangers viennent nourrir les orangs-outangs qui se présentent. Aujourd’hui, nous aurons la chance de voir Abdul, un gros mâle roux dominant de 75 kg, accompagné de plusieurs femelles. Au menu : bananes et lait. Un moment extraordinaire, inoubliable, tellement incroyable d’être approché de si près par ces impressionnantes bêtes, extrêmement agiles, aux mimiques irrésistibles.
Abdul
Au bout d’un quart d’heure passé là haut, de grosses gouttes d’eau commencent à tomber. La végétation est tellement dense qu’il est impossible de voir le ciel. Nous rebroussons chemin illico presto et pour cause : une minute plus tard des trombes d’eau s’abattent sur nous, rendant encore plus périlleux la descente que la montée. Une vraie patinoire, des coulées de boue et pour couronner le tout un orage d’enfer, des éclairs aveuglants dans un vacarme assourdissant au moment de retraverser la rivière. Epique. Nous qui étions ruisselants de sueur avant l’orage, nous voilà dégoulinants de flotte et plus un poil de sec ! Lorsque la pluie s’est enfin arrêtée et que les premiers rayons de soleil ont refait leur apparition, la jungle « fumait » de toute part, le choc thermique provocant une évacuation massive de toute cette humidité accumulée par la végétation durant la journée.